Antibiotiques et antibiorésistance

26/04/2021

Wiesbaden, Allemagne, 26 Avril 2021 - Antibiotiques et antibiorésistance. Une nouvelle option commerciale selon l’EDL-3

L’antibiorésistance

Les antibiotiques sont inutiles en cas de rhume ou de maladie virale et leur utilisation abusive peut engendrer des bactéries plus difficiles à éradiquer. La prise d’antibiotiques trop fréquente ou pour de mauvaises raisons peut modifier les bactéries de sorte que les antibiotiques ne sont plus efficaces contre celles-ci. C’est ce qu’on appelle la résistance bactérienne ou antibiorésistance.

Même dans les pays occidentaux, 30 % des prescriptions d’antibiotiques sont considérées comme inutiles ou sous-optimales.1 La surprescription et l’usage incontrôlé des antibiotiques dans l’agriculture a entraîné une antibiorésistance. Selon l’OMS, l’antibiorésistance constitue la plus grande menace sanitaire mondiale du 21e siècle et nécessite une action urgente. Des infections courantes deviennent impossibles à traiter en raison de l’émergence de l’antibiorésistance. Chaque année, plus de 700 000 personnes meurent d’infections résistantes aux médicaments, et ce chiffre devrait atteindre 10 millions d’ici 2050.

La Liste des tests diagnostiques essentiels (EDL-3) et l’antibiorésistance

Au cours de la présentation de l’EDL-3 de l’OMS, le Dr Hanan Balkhy3 (Directrice, Prévention & lutte contre les infections, Ministère des Affaires sanitaires de la Garde nationale, KAMC-Riyad, Arabie saoudite) a souligné l’importance de l’antibiorésistance. Elle a expliqué qu’il s’agissait d’une épidémie silencieuse, renforcée d’autant plus par la COVID-19 étant donné que les financements des tests diagnostiques généraux ont été réduits, alors même que la prescription d’antibiotiques a augmenté. Elle a par ailleurs indiqué que la protéine C réactive (CRP), la procalcitonine (PCT) et d’autres paramètres jouent un rôle important et que leur dosage devrait être la règle dans chaque pays : il s’agit de « diagnostiquer avant de prescrire » des antibiotiques. Dans sa conclusion, elle a indiqué que de plus en plus de paramètres seront mentionnés dans l’EDL dans cet objectif. Par conséquent, nous devrions tous faire de l’antibiorésistance un sujet récurrent dans nos entretiens commerciaux avec nos clients.

CRP, PCT et leur importance pour la prescription d’antibiotiques

Il est essentiel de différencier les infections bactériennes des infections virales, étant donné que seules les infections bactériennes répondent aux antibiotiques. La protéine C réactive (CRP) est largement utilisée en tant que biomarqueur de la présence d’un processus inflammatoire et constitue le marqueur le plus étudié pour différencier les infections bactériennes des autres infections chez les patients fébriles. D’après la littérature étudiée, le dosage de la CRP peut être utile dans des contextes où les ressources sont limitées afin de mieux rationaliser l’utilisation des antibiotiques chez les patients fébriles.4 La CRP peut être analysée de façon qualitative avec un simple test antigénique rapide, et de façon quantitative avec un test sur un analyseur de biochimie (voir respectivement les REF 40040/40042 et les REF 11141/11241/11241300/1241600 de HUMAN).  

La procalcitonine (PCT) est un autre biomarqueur des infections bactériennes et de la septicémie qui est de plus en plus utilisé. On dit souvent que la PCT est supérieure à la CRP et plus spécifique pour le diagnostic de la septicémie et des infections bactériennes. C’est parce que la PCT s’élève plus tôt et revient à un taux normal plus vite que la CRP, ce qui permet un diagnostic plus précoce et une meilleure surveillance de la progression de la maladie.5 (Voir le kit de test PCT HumaCLIA SR (REF 85820) de HUMAN, à utiliser avec le système HumaCLIA 150 (REF 15910) ; ce kit sera disponible au 2e trimestre 2021.)  

L’antibiorésistance : autres informations de base

Ce sont les bactéries et non les humains ou les animaux qui deviennent antibiorésistantes. Les infections causées par des bactéries résistantes sont plus difficiles à traiter que celles causées par des bactéries non résistantes. Un rapport récent sur l’antibiorésistance appelle à effectuer des tests pour différencier les infections virales des infections bactériennes, dans la mesure où seules ces dernières répondent aux antibiotiques.6 Selon les auteurs, ces tests pourraient mettre fin aux prescriptions délivrées « au cas où », dans lesquelles une grande partie des antibiotiques sont utilisés de façon inutile. Le rapport indique qu’il existe déjà des tests diagnostiques rapides qui peuvent réduire la prescription d’antibiotiques.

Par exemple, le dosage sanguin de la protéine C réactive (CRP) peut donner une indication permettant de déterminer si une infection est vraisemblablement bactérienne. Même si ces tests ne sont pas parfaits, ils sont largement utilisés depuis des années aux Pays-Bas et dans les pays scandinaves, où les taux de prescription d’antibiotiques comptent parmi les plus faibles d’Europe.

Points clés selon l’OMS

  • L’antibiorésistance peut toucher n’importe qui, à n’importe quel âge et dans n’importe quel pays.
  • Elle survient naturellement, mais le mésusage des antibiotiques chez l’humain et l’animal accélère le processus.
  • L’antibiorésistance constitue aujourd’hui l’une des plus grandes menaces pour la santé, la sécurité alimentaire et le développement dans le monde.
  • Un nombre croissant d’infections comme la pneumonie, la tuberculose, la gonorrhée et la salmonellose sont de plus en plus difficiles à traiter car les antibiotiques utilisés deviennent moins efficaces. ·        
  • L’antibiorésistance entraîne une augmentation de la durée des séjours à l’hôpital, des coûts médicaux et de la mortalité.

 

Cela n’est pas suffisant pour développer de nouveaux médicaments. La découverte de nouveaux antibiotiques prend trop de temps pour s’adapter à la vitesse à laquelle les microbes évoluent pour devenir résistants aux anciens médicaments.2 Nous devons donc préserver l’efficacité des antibiotiques dont nous disposons actuellement. Il est tout aussi important de s’éloigner de la surprescription généralisée des antibiotiques pour aller vers des traitements plus ciblés. 

CONCLUSION

Les tests diagnostiques permettent une utilisation optimale des médicaments existants. Un simple test diagnostique indiquant la présence ou l’absence d’une infection bactérienne peut fortement réduire le recours excessif aux antibiotiques. Utilisez les produits mentionnés plus haut et proposés par HUMAN.

Bibliographie

  1. Centers for Disease Control Prevention. Be Antibiotics Aware: Smart Use, Best Care | Features | CDC. Available online (Centers for Disease Control Prevention 2018).
  2. United Nations meeting on antimicrobial resistance. Bull World Health Organ. 2016 Sep 1; 94(9):638-639
  3. Biography (WHO) of Dr. Hanan Balkhy.
  4. dx.doi.org/10.1136/bmjgh-2020-002396 ; 13-04-2021
  5. Meisner M. Procalitonin: Experience with a new diagnostic tool for bacterial infection and systemic inflammation. J Lab Med 1999; 23:263-72
  6. www.bbc.com/news/health-34607822; 13-04-2021